EDF semble tourner une page après une période difficile marquée par une dette considérable. Avec un bénéfice net de 7 milliards d’euros au premier semestre 2024 et un chiffre d’affaires de 60 milliards d’euros, l’électricien français a des raisons d’espérer.
Ces résultats positifs sont principalement dus à la performance exceptionnelle du parc nucléaire et hydroélectrique français.
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Nouveaux Objectifs pour les Réacteurs EPR2
Luc Rémont, le président d’EDF, a profité de cette dynamique pour annoncer un projet ambitieux lors de la présentation des résultats semestriels. La nouvelle cible fixée pour la construction des six prochains réacteurs EPR2 est désormais de 70 mois – soit moins de 6 ans par réacteur, depuis le début de la construction jusqu’à la mise en service. Cette annonce marque un net revirement par rapport aux objectifs précédents, qui prévoyaient jusqu’à 9 ans pour le premier réacteur et 7 ans et demi pour le sixième.
Un Défi de Taille
Cette ambition pourrait sembler irréaliste, compte tenu des antécédents de retards et de surcoûts, comme ceux observés à Flamanville, où le chantier a duré 17 ans. Même en Finlande et en Grande-Bretagne, les durées des projets ont largement dépassé la nouvelle échéance fixée par EDF. Seule la Chine, avec son contexte de main-d’œuvre abondante et des réglementations moins contraignantes, a réussi à approcher cette cadence de construction.
Les Implications Industrielles et Environnementales
Au-delà de l’aspect technique, cette initiative d’EDF a des implications plus larges. Elle est cruciale pour le redressement de la réputation industrielle de l’entreprise, mise à mal par divers échecs et retards. En parvenant à réduire les délais de construction, EDF pourrait non seulement améliorer sa position sur le marché international de l’énergie nucléaire mais aussi contribuer de manière significative à la transition énergétique en réduisant la dépendance aux énergies fossiles.
La Stratégie d’EDF
Pour réaliser ces objectifs, EDF mise sur une conception simplifiée des réacteurs EPR2 et l’effet de série, espérant que l’expérience acquise d’un projet à l’autre minimisera les retards et les coûts. Les autorisations environnementales nécessaires pour deux des réacteurs sur le site de Penly ont déjà été obtenues, ce qui représente un premier pas vers la concrétisation de ce projet.
Le plan « Ambitions 2035 » d’EDF, avec son objectif de construire des réacteurs en moins de six ans, est un pari audacieux qui pourrait changer la donne dans le secteur nucléaire. Si cette initiative réussit, elle pourrait non seulement revitaliser EDF mais également jouer un rôle clé dans la lutte contre le changement climatique grâce à une production d’énergie plus propre et plus sûre. Toutefois, l’ampleur de ce défi ne doit pas être sous-estimée, et il faudra une exécution sans faille pour transformer cette vision audacieuse en réalité.